Dar Es Salaam, 15 octobre, 2025 / 8:49 PM
Le Secrétaire général de la Conférence épiscopale de Tanzanie (TEC) a désavoué un document faussement attribué aux évêques catholiques du pays, diffusé sous le thème « La voix du peuple est la voix de Dieu », qu’il a qualifié de « faux ».
S’adressant à la presse le lundi 13 octobre, le Père Charles Kitima a précisé que la déclaration, circulant sur les réseaux sociaux depuis le 12 octobre, ne reflète en rien la position officielle de la TEC.
« Nous tenons à affirmer catégoriquement que les évêques de la Conférence épiscopale de Tanzanie n’ont publié aucune déclaration de ce genre », a déclaré le Père Kitima.
Il a expliqué que « ce message relève de ce qu’on appelle communément de fausses nouvelles. Même les signatures apposées sur ce document sont falsifiées, puisque les évêques ne l’ont ni rédigé ni autorisé ».
Le Secrétaire général de la TEC a réaffirmé que les évêques catholiques de Tanzanie « ne sont pas associés au contenu de ce document », prétendument intitulé « Déclaration de la Conférence épiscopale de Tanzanie (TEC) sur la paix pour la nation avant les élections générales de la République-Unie de Tanzanie prévues le 29 octobre 2025 ».
Le faux communiqué prétendait relayer des messages des évêques catholiques de Dar es Salaam avant les élections générales du 29 octobre, exhortant les Tanzaniens à préserver la paix et l’unité, tout en semblant offrir des orientations civiques et morales de la part de la TEC.
Publié sous cinq sous-titres, le texte apocryphe abordait la démocratie, le droit de vote, la sauvegarde de la paix et l’appel à la responsabilité des dirigeants et des citoyens, encourageant à voter dans le respect de la dignité humaine et de la justice.
Le faux document affirmait également que l’Église catholique offrait une direction morale et spirituelle pour les élections, appelant les acteurs politiques et la population à éviter la violence, les discours de haine et l’intolérance politique.
Il semblait aussi ordonner aux prêtres, religieux, religieuses et responsables paroissiaux de promouvoir l’harmonie et d’éviter toute désinformation, notamment sur les réseaux sociaux — un ton rappelant celui des lettres pastorales habituelles de la TEC, mais que les évêques ont dénoncé comme une pure fabrication.
Lors de sa conférence de presse du 13 octobre, le Père Kitima a condamné l’usage frauduleux de la signature du président de la Conférence épiscopale pour valider un message « qui n’émane pas » de la TEC.
« C’est un acte grave, impliquant une usurpation de l’institution des évêques et même la falsification de la signature du président de la Conférence épiscopale de Tanzanie pour authentifier un message qui ne vient pas d’eux », a déclaré le prêtre dans une vidéo diffusée par Radio Maria Tanzanie.
Le Père Kitima a rappelé aux fidèles que les évêques catholiques suivent des procédures bien établies pour publier des communications officielles — déclarations, lettres pastorales ou messages — chacune ayant sa signification et son processus propre.
« Si quelqu’un a des préoccupations ou souhaite soumettre une opinion à l’Église, il ou elle doit suivre les voies appropriées », a expliqué le prêtre tanzanien.
Il a précisé que dans la structure de l’Église catholique, « tout commence au niveau de la famille, puis passe par la petite communauté chrétienne (SCC), ensuite par le curé de paroisse, qui peut transmettre le message à l’évêque, lequel peut le porter au président de la Conférence épiscopale ».
Le Secrétaire général de la TEC a insisté sur la nécessité de respecter ces procédures : « Même si vous avez un message à transmettre, suivez les voies officielles afin qu’il parvienne aux autorités compétentes de l’Église. »
Et d’avertir : « Ne vous attribuez pas une autorité que vous n’avez pas, ni celle de la Conférence épiscopale, ni celle de son président. »
Au cours de la même conférence de presse, le Père Kitima a exhorté les autorités tanzaniennes à agir fermement contre les responsables de la diffusion de fausses informations et de la manipulation des institutions.
« Nous appelons les autorités concernées à mettre fin à cette mauvaise habitude qui porte atteinte à l’intégrité des institutions », a-t-il déclaré, invitant les auteurs à agir selon leur conscience morale et à renoncer à ce type de comportement « inacceptable ».
« Nous diffusons cette clarification officielle pour qu’elle soit partagée largement, surtout en ligne, afin que les gens ne croient pas au contenu de ce faux document qui n’a jamais été émis par les évêques », a-t-il ajouté.
En juin dernier, à l’issue de leur 109e Assemblée plénière, les membres de la TEC avaient déjà appelé les fidèles à intensifier leurs prières pour la justice et la paix à l’approche des élections générales de 2025.
Ils avaient désigné le 23 août comme Journée nationale de prière et de jeûne avant les élections prévues le 29 octobre.
Dans une déclaration datée du 19 juin et signée par Mgr Simon Chibuga Masondole, évêque de Bunda, les dirigeants catholiques avaient précisé : « L’intention particulière est de prier pour notre nation, la Tanzanie, afin qu’elle demeure enracinée dans la justice et la paix à l’approche des élections générales de 2025. »
Le parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CCM), dirigé par la présidente Samia Suluhu Hassan, devrait conserver le pouvoir après que la commission électorale nationale a exclu les principaux candidats de l’opposition des élections à venir.
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